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Quand le gouvernement américain fait taire les voix qui ne lui conviennent pas

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Cette semaine, seront jugées les quatorze personnes accusées par le Ministère de la Justice américain d'avoir pris part à l'attaque visant les services Paypal en 2010. Les "PayPal 14", comme ils ont été surnommés par la presse américaine, sont accusés d'avoir participé à l'attaque organisée par Anonymous en réponse à l'interruption par Paypal de ses relations avec WikiLeaks. Cette affaire, tout comme les actions en justice de PayPal en 2010, soulèvent d'importantes questions concernant la liberté de la presse et la nature des mouvements de protestation sur Internet.

En tant que président d'eBay, compagnie affiliée à PayPal et en tant que philantrope et éditeur partisan de la transparence gouvernementale, des libertés de la presse et d'expression, je me sens particulièrement concerné (j'insiste sur le fait que les points de vue partagés dans cet article sont les miens et ne représentent pas ceux de la compagnie eBay).

Tout a commencé en décembre 2010, quand PayPal a interrompu pendant plusieurs mois ses relations avec WikiLeaks et la fondation acceptant les dons en son nom. Aujourd'hui, PayPal fait partie des options de paiement pour soutenir WikiLeaks.

Lorsque j'ai appris la décision de PayPal, j'ai immédiatement fait part de mon inquiétude à la direction de la compagnie. Quelques jours plus tard, j'ai contribué à un éditorial du Honolulu Civil Beat Editorial Board mettant en avant les répercussions sur la liberté de la presse des actes de PayPal et d'autres compagnies suite à des pressions gouvernementales.

Dans cet éditorial, nous affirmons que Julian Assange, par l'existence de son site Wikileaks, est un éditeur et que le gouvernement américain a essayé de le faire taire.

Par le passé, un journaliste possédait sa propre maison d'édition et lorsque même les plus agressifs des politiciens voulaient lui mettre des bâtons dans les roues, ils ne pouvaient strictement rien faire.

Avec Internet, on pourrait croire que tout le monde peut être éditeur, que nous vivons à une époque où la liberté de la presse est assurée, ce qui était inimaginable il y a quelques dizaines d'années.

Mais le cas de WikiLeaks dénonce la vulnérabilité des éditeurs sur Internet. Ce qui est arrivé à Julian Assange et son site a des implications profondes et embarrassantes pour notre société. Et non, nous ne parlons pas des dommages qu'il a causés à la sécurité intérieure de notre pays en publiant des documents classés.

Nous parlons des atteintes à la démocraties causées par le gouvernement quand celui-ci use de sa position pour faire taire les voix qui ne lui conviennent pas. Ce qui est encore plus inquiétant c'est la façon dont cette affaire a dévoilé que les gouvernements étrangers pouvaient se servir de leurs propres enquêtes criminelles pour atteindre et éventuellement faire taire des journalistes au-delà de leurs propres frontières.


La nature mercantile d'Internet pose également problème vis-à-vis de la liberté de la presse en raison du fait qu'en général ces entreprises n'ont pas comme priorité les droits fondamentaux de leurs clients quand le gouvernement commence à s'en prendre à eux.

De nos jours, il semblerait qu'une simple notification d'enquête pénale soit suffisante pour qu'une entreprise, dont le principal intérêt n'est pas le premier amendement, rompe les liens avec un éditeur, comme l'ont fait Amazon, PayPal, Visa et MasterCard vis-à-vis de WikiLeaks...

A l'inverse des anciens barons de la presse, les dirigeants de ces entreprises ne peuvent pas assurer à leurs actionnaires que de céder sur une question de principe sera plus dommageable à leur entreprise que de laisser tomber un client.


En revanche, le premier amendement sera au cœur de notre nouvelle organisation médiatique et nous prendrons des décisions entièrement différentes face à des situations de pressions de non-publication ou de représailles suite aux faits de la part du gouvernement.

Trois ans plus tard, la situation des éditeurs virtuels n'a pas beaucoup changé, bien que, d'après des rapports récents, le Ministère de la justice se soit rendu compte qu'incriminer WikiLeaks pour ses publications pourrait poser problème. Le Ministère de la justice aura mis trois ans à réaliser quelque chose qui semblait évident à tous les défenseurs de la liberté de la presse depuis le début, mais on peut quand même parler de progrès.

Cependant, on ne sait toujours pas si WikiLeaks et Julian Assange seront condamnés. Il est impossible de savoir où en est l'enquête du gouvernement, mais il est quand même triste de constater que la légalité de simples opérations de diffusion d'informations, qui de l'extérieur semblent légitimes, est remise en question.

De nos jours, il ne s'agit pas que de la diffusion d'informations qui est remise en question, mais aussi de la nature des mouvements de protestation sur Internet. Est-ce qu'une attaque par déni de services est une forme légitime de protestation?

En 2010, les membres d'Anonymous ont contre-attaqué PayPal en lançant exactement le même type d'attaque. On ne sait pas combien de personnes ont pris part à cette attaque mais quatorze d'entre elles ont été arrêtées et inculpées par le gouvernement.

Une attaque par déni de services fait beaucoup de dégâts et coûte cher. De nombreux clients de PayPal se servent du site comme moyen de subsistance. Une interruption de services peut avoir des conséquences désastreuses: ces clients peuvent perdre des revenus ce qui peut entraîner des retards pour payer le loyer, les frais médicaux... Ces impacts sont sérieux et ne doivent pas être négligés. Ces personnes vulnérables ont sûrement plus souffert de cette attaque contre les serveurs PayPal que la multinationale.

Les employés de PayPal, comme dans la plupart des entreprises, prennent la protection de leurs clients très au sérieux. Le biper toujours à porté de main pour être réveillé en pleine nuit si un problème survient. Ils accumulent les heures supplémentaires de dernière minute au lieu de passer du temps avec leur famille. Ils placent toujours leurs clients avant leur propre intérêt.

Mais d'un autre côté, je comprends que les protestataires soient furieux envers PayPal et qu'ils ressentent le besoin de participer à une manifestation virtuelle pour exprimer leur frustration. C'est leur droit et je soutiens la liberté d'expression, même lorsque c'est ma compagnie qui est dans le viseur.

Cependant, le problème dans ce cas, c'est que les outils utilisés par Anonymous sont très puissants. Un appareil central prend le contrôle de l'ordinateur d'un protestataire et peut lui faire envoyer plusieurs centaines de demandes de pages par seconde à un site en particulier. L'impact simultané de quelques uns (une centaine par exemple) de ces ordinateurs peut tétaniser la plupart des sites. Un millier d'ordinateurs envoyant chacun 100 requêtes par seconde comptabilisent six millions de requêtes à la minute.

Pour faire un parallèle entre manifestants réels et virtuels, un millier de personnes ont le même effet que six millions de manifestants devant votre porte. L'impact de chaque personne devient immense. C'est comme si chaque manifestant était accompagné de 6000 amis sans s'être donné la peine de les convaincre de prendre une journée de repos et de descendre dans la rue.

J'en ai conclu que ces attaques étaient bien différentes des autres formes de protestation.

D'un point de juridique, je pense que les procureurs devraient faire attention aux dommages concrets causés par chaque accusé. Tout d'abord, il serait injuste de condamner quatorze personnes pour les actes d'un millier (du nombre de personnes concernées par cette attaque). Chaque personne doit être tenue responsable des dommages causés par sa propre personne.

Ensuite, la loi autorise les procureurs à estimer les dommages de manière exagérée. Une estimation juste des dommages causés prend en compte la rémunération des heures supplémentaires nécessaires aux employés pour répondre à l'attaque. Mais apparemment, les dommages estimés par les procureurs dans cette affaire comprennent le coût d'un équipement pour mieux se défendre contre les attaques de ce genre.

À mon avis, ce n'est pas logique. C'est comme condamner un manifestant qui aurait, de manière illégale et très mal avisée, jeté une pierre dans une fenêtre à payer le remplacement de ladite fenêtre par une fenêtre plus moderne et plus chère qui résisterait aux pierres. Il est vrai qu'il n'y aurait pas eu besoin de protection contre les pierres si le manifestant n'avait pas fait ce qu'il a fait, mais à mes yeux ce n'est pas juste que le manifestant paye pour cette modernisation.

Les procureurs devraient aussi faire attention aux circonstances des actions de chaque accusé et déterminer s'ils était conscients ou pas de l'étendue que leurs actes pouvait avoir. Ils avaient peut être l'impression de participer à un simple mouvement de protestation en ligne sans se rendre compte des nombreux effets que cela pouvait entraîner. Beaucoup ne sont pas au courant de l'effet que peuvent avoir ce genre de technologie et ont eu l'impression de n'être qu'une voix de plus dans le choeur des protestations, plutôt que d'être à l'origine de milliers d'entre elles. Dans ce genre de cas, la justice devrait être clémente. À mon avis, ils devraient être jugés pour délit mineur et être condamnés à une amende, plutôt que pour crime et de risquer une peine de prison.

En tant que société, notre vision de la liberté d'expression et de la protestation doit évoluer car la majeure partie de la sphère publique se trouve aujourd'hui en ligne. La protestation sur internet est devenue une nouvelle forme d'expression et doit sembler tout à fait naturelle aux gens qui ont grandi en faisant partie de communautés virtuelles. Les principes du premier amendement nécessitent un espace de libre parole et de libre association, libre de toute intervention du gouvernement et ces espaces existent en ligne comme dans la vrai vie. Mais en créant ces espaces, il faut garder à l'esprit qu'un nombre beaucoup plus petit de personnes peut perturber de manière beaucoup plus significative les activités de millions de leurs compatriotes qui ont tout autant droit de vivre leur vie sans être dérangé.

Si la Marche vers Washington de Martin Luther King peut aujourd'hui être simulée par quelques dizaines de personnes sur internet, de simples parallèles avec les vrais manifestants ne sont pas suffisants pour nous aider à définir le rôle de la liberté d'expression sur la toile.
Les actes du gouvernement envers WikiLeaks en 2010 et les réactions des entreprises à cette pression, ainsi que le passage devant la justice des "PayPal 14" soulèvent des questions quant à la nature du première amendement à l'ère du numérique. Le premier amendement est tout simplement une limitation du pouvoir d'intrusion du gouvernement et le principe de base de notre société. Comment se fait-il que des intérêts commerciaux puissent interférer avec ces protections? Comment le gouvernement assure-t-il un espace de libre parole sur internet alors qu'il n'y a pas de trottoir ou de banc public? Comment un opinion impopulaire peut-elle résister à la pression du gouvernement alors que cette opinion dépend des fournisseurs internet pour atteindre son audience?

Ces questions sont vitales dans notre société actuelle. Le premier amendement est le droit le plus important des Américains. Comment notre perception de cet amendement va-t-elle s'adapter aux changement sociaux et technologiques? L'avenir nous le dira, mais nos libertés dépendent de notre engagement à ce sujet.

Vous soutenez la révolution: Êtes-vous manipulé?

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Qu'elle soit blanche, grise ou noire, la désinformation est ce phénomène où, afin de tromper l'opinion, on mélange délibérément des mensonges à des vérités, on invente des informations pour jeter le trouble dans les esprits et où on dissimule des faits réels dans le but de modifier le crédit ou la portée d'un événement.

Comme l'a déjà affirmé Roger Mucchielli, la stratégie de désinformation s'est développée au point que l'objectif est maintenant de conquérir un pays sans même l'attaquer physiquement, en particulier en recourant à des agents d'influence à l'intérieur.

Mucchielli fut également l'un des premiers théoriciens du recours à de fausses ONG ou "organisations de façade" pour provoquer un changement politique interne dans un autre pays. Le rôle des ONG étrangères, leurs sources de financement et leur lien avec les stratégies politiques et la propagation de l'idéal démocratique ne cesse en effet de constituer un sujet de grande controverse dans les pays du printemps arabe, dont la Tunisie.

Selon le même auteur, ce ne sont pas les circonstances objectives qui produisent le succès ou l'échec d'une révolution mais la perception de ces circonstances créée par la désinformation et toute autre pratique d'influence. Mucchielli insiste même sur le fait que la majorité silencieuse soit totalement exclue du processus de changement politique.

Pour Curzio Malaparte, auteur du livre Technique du coup d'Etat, on peut provoquer un changement de régime dans n'importe quel pays, y compris dans les démocraties stables, à condition qu'il y ait un groupe d'homme suffisamment déterminés à l'effectuer.

Manipulation et crédulité

L'opinion, qui est la principale cible de tout acte de subversion politique, est habituellement touchée à travers les mass-médias, souvent utilisés pour créer une psychose collective et parfois la démoralisation de toute une société.

Mais ce qui arrive souvent est que les gens éprouvent un fort refus de l'idée qu'ils soient l'objet d'une manipulation délibérée les amenant à décrier un régime et à exprimer la demande de le remplacer par un autre mais souvent sans même se soucier de qui sera cet autre qui prendra la relève.

A l' "âge Informationnel", cette répugnance est due au fait que ces mêmes médias, pour façonner l'opinion, flattent la vanité des gens et leurs font croire qu'ils ont accès à une quantité démesurée d'informations. Mais la réalité n'est pas tout à fait celle à laquelle on veut leur faire croire car souvent ces flux d'informations proviennent des mêmes agences qui diffusent la même information à l'ensemble des médias qui se l'approprient en créant le leurre de la diversité des sources.

En plus, discréditer les médias de masse revient presque à traiter les gens de crédules et de proie facile aux différentes techniques de manipulation utilisées afin de donner l'orientation qu'ils souhaitent à l'opinion, ce sentiment est difficilement acceptable en ce sens où il touche les gens dans leur amour propre et altère leur estime de soi .

Mais l'influence médiatique s'inscrit sur une durée suffisamment longue pour produire ses effets ultimes, car c'est dans une majorité d'actions objectives et respectueuses de l'éthique du métier que vient, sporadiquement et régulièrement, se glisser une minorité de désinformations "polluantes".

Dans La psychologie des foules, en parlant des moyens d'action dont disposent les meneurs pour influencer les masses, et étant donné le fait qu'on puisse se permettre de qualifier les médias de masses comme des meneurs potentiels de l'opinion, Gustave le Bon cite l'affirmation, la répétition et la contagion:

"Quand il s'agit de faire pénétrer lentement des idées et des croyances dans l'esprit des foules (...), les méthodes des meneurs sont différentes. Ils ont principalement recours aux trois procédés : l'affirmation, la répétition, la contagion. L'action en est assez lente, mais les effets durables".


Il rajoute que l'affirmation pure et simple, dégagée de tout raisonnement et de toute preuve, constitue un sûr moyen de faire pénétrer une idée dans l'esprit des foules. Plus l'affirmation est concise, dépourvue de preuves et de démonstration, plus elle a d'autorité. Il explique également qu'une affirmation n'acquiert d'influence réelle qu'à la condition d'être constamment répétée, et le plus possible dans les mêmes termes. La chose répétée fini en effet par s'incruster dans ces régions profondes de l'inconscient ou s'élaborent les motifs de nos actions.


La responsabilité politique des réseaux numériques

Ainsi - et en empruntant des pistes de raisonnement qui reposent sur la compréhension de l'aspect psychologique des processus d'influence - on peut mieux mesurer les marges de manœuvre dont disposent les médias de masses pour manipuler sur la durée et par l'effet de la répétition l'opinion.

A coté du rôle des médias de masse "classiques", on s'est interrogé dans ce travail sur l'effet qu'avait eue le formidable essor des réseaux numériques sur les révolutions arabes en générale et sur la révolution tunisienne en particulier. Ceci nous mène à conclure que les acteurs de l'univers numérique globalisé ne peuvent plus échapper à leur responsabilité politique.

La portée libératrice des technologies utilisées pendant la "révolution du jasmin", appellation déjà donnée au "coup d'Etat médical" qu'avait organisé Ben Ali en 1987 pour mettre fin à l'époque bourguibienne que vivait la Tunisie depuis son indépendance, était rarement contestée, à en croire les consécrations internationales accordées à plusieurs cyber-activistes, dont le Tunisien Sami Ben Gharbia, classé en 2011 parmi les "penseurs les plus influents" par Foreign Policy, où l'on trouve a contrario de nombreux cyberactivistes arabes aux côtés des théoriciens nord-americains. Ou encore Lina Ben M'henni la cyberactiviste tunisienne dont le blog "A Tunisian Girl" a reçu le prix du meilleur blog 2011 dans le cadre du concours international THE BOBs organisé par la Deutsche Welle. Lina Ben M'henni était également parmi les nominés aux prix Nobel de la paix de 2011.

Dans "Arabités numériques", Y.G.Quijano dit qu'avec le recul que nous avons aujourd'hui, il devient davantage possible de tenter une évaluation de ces réseaux sociaux et de leur influence sur des évènements qui, s'ils ne constituent pas forcement les premières "révolutions numériques", n'en sont pas moins, sans l'ombre d'un doute, les premières révolutions au temps du numérique.

Abdelaziz Belkhodja, dans son livre 14 janvier, l'enquête, insiste sur le fait que la révolution tunisienne est la résultante de plusieurs facteurs, qu'elle n'est pas le fait d'une partie ni le fruit d'un stratagème unique. Personne, selon lui, ne peut avoir la prétention de l'avoir façonnée ni même de l'avoir prédit dans ses détails et ses spécificités, car dans l'enchainement des événements qui ont conduit aux ruptures d'allégeance et à la chute du régime, la part du hasard n'était pas négligeable .

Le retour du mot "arabe"

Mais l'expression "Printemps arabe" en elle-même n'est-elle pas un abus de langage qui ignore les particularités de chaque pays théâtre d'évènements variables ayant abouti à la chute du régime en place, loin d'être suffisant comme fait pour parler d'une quelconque démocratisation de la vie politique? Certains parlent alors de "révolution", d'autres de "conspiration".

Y.G.Quijano explique à ce sujet que l'un des effets de ce printemps serait précisément de mettre au goût du jour une dénomination mise de côté depuis des décennies au profit d'appellations telles que "monde musulman" ou "Grand Moyen-Orient".

Il rajoute que, quelles que soient les lectures de ces phénomènes, elles ont pour caractéristique d'adopter une même focale, exclusivement arabe.

Comment expliquer cet accord presque toujours implicite chez les commentateurs et les analystes sur la dimension arabe de ce printemps? Pourquoi le retour de cet adjectif après des années, non seulement d'oubli mais de discrédit? Quels éléments dans l'actualité sont assez forts pour remettre à la mode un concept géopolitique que beaucoup considéraient comme tombé en désuétude?

Il est temps peut-être de répondre à ces questions afin de comprendre si les changements engendrés par les soulèvements arabes ne seraient pas simplement cosmétiques, sans grandes ambitions de répondre aux vraies attentes populaires ayant objectivement abouti à l'avènement des différentes situations révolutionnaires.

Rappelons enfin ce qu'avait dit Timothy Hackett à propos de 1789:

"Il est peut être utile de cesser de rechercher les origines de la révolution (...) au moyen d'analyses générales, pour s'intéresser plutôt à l'expérience révolutionnaire des individus qui ont pris part aux évènements et ont incarné cette révolution".



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Tunisie: Des "mesures révolutionnaires" en faveur des forces de l'ordre... L'absence de certains députés vivement critiquée

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L'Assemblée nationale constituante a adopté, mercredi soir, l'examen en plénière du projet de loi sur l'indemnisation des agents des forces de sécurité intérieure, victimes d'accidents de travail et de maladies professionnelles.

Le projet de loi présenté par le ministère de l'Intérieur comprenait 43 articles et 9 chapitres. Il a été soumis en "procédure d'urgence", à la demande des syndicats des agents de sécurité.

Légèrement amendé en séance plénière, le projet a été adopté peu avant minuit, avec 88 voix pour.




Un nouveau système d'indemnisations

Le rapport de la Commission des droits, des libertés et des relations extérieures précise que le système de réparation financière, de remboursement des frais de soins et d'indemnisation des accidents de travail, jusque-là en vigueur, comporte plusieurs insuffisances et lacunes.

Selon la commission, il fallait mettre en place un nouveau système de réparation financière des préjudices subis par les agents des forces de sécurité qui garantirait leurs droits en cas d'accident de travail ou de maladie professionnelle ainsi que ceux de leur famille.




Des "mesures révolutionnaires"

La commission indique, dans son rapport, que la majorité des "mesures révolutionnaires" contenues dans ce projet de loi, relatives à l'indemnisation des accidents de travail et des maladies professionnelles subis par les agents de sécurité, ont un effet rétroactif.

Il s'agit de permettre à un nombre important d'agents de sécurité parmi ceux ayant subi des préjudices suite aux troubles de la révolution, d'avoir accès aux avantages prévus par ce projet de loi, ajoute le rapport de la commission des droits, des libertés et des relations extérieures.

Dans une déclaration à la presse, au terme de la séance matinale, le ministre de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a indiqué que toutes les insuffisances seront palliées. Il a relevé que d'autres projets de loi relatifs à la protection des agents de l'ordre et des locaux sécuritaires ainsi qu'aux conditions de recours à la force pour rétablir l'ordre public seront promulgués.




Au cours du débat, les députés ont salué le rôle des agents de sécurité dans la protection de l'intégrité de la Tunisie et la lutte contre la violence et le terrorisme, estimant que ce projet de loi redonnerait aux forces de sécurité toute la considération à laquelle ils ont droit.




Les députés de l'opposition critiqués

113 députés étaient présents à cette séance plénière tenue sous la présidence du deuxième vice-président de l'ANC, Larbi Abid.

Un certain nombre des députés de l'opposition qui avaient suspendu leur participation aux travaux de l'ANC ont regagné mercredi leur place sous la coupole du Palais du Bardo. Le député du groupe démocratique Ali Ben Cherifa a déclaré à la TAP que la présence à cette séance était d'autant plus exceptionnelle que les députés dissidents poursuivront la suspension de leurs activités.

Les absents ont par contre été vivement critiqués lors des interventions de certains députés.






Dans une conférence organisée mercredi en fin de matinée, les députés de l'opposition dite "démocratique" ont en effet annoncé que la reprise de leurs activités à l'ANC dépendait de la reprise du dialogue national, tout en affirmant leur soutien aux forces de l'ordre et au projet de loi débattu.



Weld El 15 condamné à 4 mois de prison ferme

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Le verdict a été prononcé vers 13h. Weld El 15 a été condamné à quatre mois de prison ferme, et arrêté immédiatement. "C'est un acharnement contre la jeunesse, contre les rappeurs et principalement contre Weld El 15". déclare au HuffPost Maghreb son avocat Ghazi Mrabet à la sortie du tribunal. Il va interjeter appel.

"Weld El 15 est devenu le symbole de cette jeunesse. Le combat continue", ajoute l'avocat qui craint pour "l'intégrité physique" de son client.


Le rappeur Weld El 15 (de son vrai nom Alaa Yaakoubi), en cavale depuis sa condamnation par contumace à un an et neuf mois de prison le 29 août dernier, avait fait opposition au jugement. Sorti de la clandestinité, il s’est aujourd’hui rendu au tribunal cantonal de Hammamet.

Son avocat avait plaidé pour un non-lieu. “Le dossier est vide” a-t-il déclaré ce matin à Express FM, dénonçant des vices de procédures. Klay BBJ qui avait été condamné à la même peine, a bénéficié le 17 octobre dernier d’un non-lieu au terme de son procès en appel.

"Mon travail s'est arrêté. Ma vie s'est arrêtée. Il fallait que je trouve un moyen de revenir à la normale", a-t-il déclaré au HuffPost Maghreb le 22 novembre dernier. "Ce qui me dérange le plus, c'est de ne plus pouvoir faire de musique"

"Nous avons de l'espoir, puisque Klay a été relaxé. Si j'écope d'un jugement différent, cela voudrait dire qu'ils ont quelque chose contre moi. Cela confirmerait l'injustice" du verdict, avait-t-il ajouté.

Lire: Weld El 15 en cavale: "On m'a volé ma jeunesse"


Les deux rappeurs avait été condamnés par contumace, faute d'avoir été prévenus de leur procès, à un an et neuf mois de prison pour outrage à des fonctionnaires (1 an), atteinte aux bonnes moeurs (3 mois) et diffamation (6 mois). Ces accusations faisaient suite à un concert tenu au festival de Hammamet le 22 août dernier. Interpellés par la police à la fin du concert puis relâchés, leurs textes chantés ont été jugés offensants envers les fonctionnaires de police, délit passible de prison en Tunisie.

“Ce procès n’a pas lieu d’être, ce n’est pas eu tribunal de juger une oeuvre artistique” estime Me Mrabet.

Un comité de soutien international a été créé pour Weld El 15. L'avocat français Dominique Tricaud qui a défendu les groupes de rap La Rumeur et Ministère A.M.E.R en France s'est rendu mercredi au tribunal de Hammamet pour participer à la défense de Weld el 15.

Une pétition en ligne appelant à son soutien, a réuni la signatures de plusieurs personnalités tunisiennes et étrangères dont les rappeurs Joey Starr et Abd Al Malik.

Weld El 15 avait déjà fait l’objet de poursuites judiciaires pour sa chanson “Boulicia Kleb” (Les policiers sont des chiens). Condamné à deux ans ferme en première instance, sa peine avait été réduite en appel à six mois avec sursis. Condamné de nouveau à 4 mois de prison ferme, son avocat craint pour son "intégrité physique".

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Tunisie: Vers une séparation des importations d'hydrocarbures de la STEG, la STIR et l'ETAP

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Une séance de travail ministérielle tenue mercredi 4 décembre au palais du gouvernement à la Kasbah, a recommandé d'approuver la proposition du ministère de l'Industrie portant sur la séparation des opérations d'importation des produits pétroliers et du gaz naturel entre les trois entreprises publiques concernées par ces domaines.

Ainsi, la société tunisienne de l'électricité et du gaz (STEG) et la Société tunisienne des industries de raffinage (STIR) seront appelées à importer, séparément, leurs besoins en gaz naturel et produits pétroliers, sans avoir recours à l'Entreprise tunisienne des activités pétrolières (ETAP).

La séance a en outre recommandé de créer une commission restreinte présidée par le ministère de l'Industrie et composée de représentants du comité des contrôleurs de l'État, de la haute commission des marchés publics, de la Banque centrale de Tunisie (BCT), du ministère des Finances ainsi que de toutes les entreprises publiques concernées par cette mesure.

L'objectif recherché à travers cette commission est d'examiner l'éventuel impact de la séparation des importations des hydrocarbures entre les entreprises publiques, notamment en ce qui concerne les volets financiers et fiscaux.

La réunion a enfin recommandé de présenter les résultats des travaux de cette commission au prochain conseil des ministres pour approbation.

Lors d’une table ronde de l’Association tunisienne des économistes, l’universitaire Abderrahmane El Lahga a déclaré que la mise au clair des relations entre l’ETAP, la STIR et la STEG était au cœur de la maîtrise des coûts énergétiques.

Parmi ces zones d’ombres entre les trois grandes entreprises publiques se trouve le rôle flou de l’ETAP qui agit en tant que gestionnaire des champs d’hydrocarbures nationaux mais aussi prospecteur et importateur national et sur lequel porte ces mesures ministérielles. Mais d’autres confusions existent, tel que le fait que les mêmes représentants de l’État siègent aux conseils d’administration de l’ETAP, de la STEG et de la STIR.

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"La mémoire noire, témoignages contre l'Oubli", le nouveau documentaire de Hichem Ben Ammar (VIDÉO)

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La mémoire noire, témoignages contre l'Oubli sera présenté en avant-première samedi 7 décembre à 11h au cinéma Le Mondial à Tunis. Ce documentaire a été réalisé par Hichem Ben Ammar, qui est à l'origine du projet Douz Doc Days, un festival né en 2011 et destiné aux documentaires.

À la fin des années 60, après une répression des nationalistes arabes, le président de la République tunisienne Habib Bourguiba s’acharne contre le mouvement de gauche baptisé "Perspectives", créé à Paris en 1963.

Des arrestations massives et spectaculaires suivies de procès politiques avaient pour but de décimer ce mouvement d’opposition. Simone Lellouche, Fethi Ben Haj Yahia, Ezzedine Hazgui et Hachei Troudi évoquent la torture qu'ils ont subie durant cette période, qui était le moyen pour briser la résistance et terroriser les militants.



Cette série de témoignages constitue le premier volet d'une investigation sur l'histoire de la torture en Tunisie.

Hichem Ben Ammar envisage de diffuser les témoignages d'autres groupes politiques dans les prochains volets, notamment à travers des moments charnières de l'Histoire tunisienne comme l’insurrection de Gafsa, dans les années 80, les évènements de Barraket Essahel, dans les années 90 ou encore le mouvement du bassin minier de 2008.

Contacté par le HuffPost Maghreb en septembre dernier alors que le film était toujours en montage, le réalisateur avait affirmé que "ce film était indispensable pour ne plus oublier les méfaits de la torture sans tomber dans le voyeurisme" et qu'il "permettrait de nous aider à réfléchir sur la justice transitionnelle".

La mémoire noire est le neuvième documentaire du réalisateur Hichem Ben Ammar, et le troisième réalisé depuis la révolution, après "La Tunisie vote" et L’Alfa comme l’or". En attendant la sortie des autres volets.

Yemen: 25 morts dans un attentat contre le complexe du ministère de la Défense

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Des hommes armés ont lancé un assaut spectaculaire contre le siège du ministère de la Défense jeudi à Sanaa, faisant au moins 25 morts, au moment où les attentats attribuées à Al-Qaïda se multiplient au Yémen sur fond de blocage politique.

Les assaillants ont concentré leur assaut, un attentat suicide suivi par une attaque armée, contre l'hôpital militaire de l'immense complexe abritant le ministère, situé près de Bab al-Yaman, à l'entrée de la vieille ville de Sanaa.

Trois médecins étrangers -un Vénézuélien et deux Philippines-, trois de leur collègues yéménites et cinq patients, dont un juge, figurent parmi les morts, selon une source médicale.

L'attentat, sur le modus operandi d'Al-Qaïda, n'a pas été encore revendiqué.

L'assaut a été lancé par un kamikaze au volant d'une voiture piégée qui a forcé une entrée du ministère, avant d'être suivi par des complices à bord d'un autre véhicule.

Ces derniers, munis d'armes automatiques, ont réussi à atteindre l'hôpital militaire et deux autres bâtiments de l'immense complexe, d'où s'est élevée une colonne de fumée noire après la forte déflagration.




L'attaque a fait au total 25 morts et des dizaines de blessés, selon un responsable des services de sécurité.L'un des frères du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi, Ahmed, âgé de 90 ans, qui était soigné à l'hôpital du complexe, a survécu et a été transféré dans un autre établissement, selon la source médicale.

"Situation sous contrôle"

Le ministère de la Défense a indiqué, sur son site internet, que l'armée avait repris le contrôle de la situation à l'intérieur du complexe, alors qu'une source de sécurité a affirmé que "le groupe des assaillants avait été anéanti".

La télévision d'Etat, qui a aussi indiqué que l'attaque avait pris fin, a souligné que les assaillants avaient profité de travaux à l'entrée du complexe pour lancer leur attaque.

Elle a montré des corps déchiquetés par les balles ou calcinés devant l'établissement hospitalier, un bâtiment blanc de trois étages dont l'entrée est très endommagée, en précisant qu'il s'agit de ceux des assaillants.

Sur les images, on pouvait également voir des carcasses de voitures et des salles de l'hôpital dévastées avec des flaques de sang au sol.

Le président yéménite s'est rendu sur les lieux et y a tenu une réunion avec les hauts responsables des services de sécurité, à qui il a demandé d'ouvrir une enquête dont les résultats doivent être publiés sous 24 heures.

Après l'attaque, le secteur a été totalement bouclé et des renforts militaires y ont été dépêchés.

Blocage politique

Ces derniers mois, le pays a connu une escalade des violences notamment contre l'armée.

La majorité des attaques sont attribuées au réseau extrémiste d'Al-Qaïda qui reste particulièrement actif dans le sud et le sud-est du pays, bien qu'il ne les revendique que rarement.

La capitale yéménite n'a pas échappé à l’escalade. Le 26 novembre, un Bélarusse a été tué et un autre blessé en pleine rue par des hommes armés. Quatre jours plus tôt, un député, représentant de la rébellion zaïdite chiite au dialogue national en cours, a été assassiné.

Le processus de transition politique au Yémen, seul des pays du Printemps arabe où un soulèvement populaire a abouti à un départ négocié de l'ancien président Ali Abdallah Saleh, est bloqué.

Le dialogue national, destiné à mettre fin à une période de transition politique de deux ans et à donner au pays des institutions pérennes, est actuellement dans l'impasse.

Ce dialogue entre toutes les forces politiques devait s'achever le 18 septembre et déboucher sur l'élaboration d'une nouvelle Constitution pour permettre la tenue d'élections générales. Mais il se heurte à plusieurs obstacles, notamment les demandes d'autonomie des sudistes.

Les retards dans l'application de l'accord de transition pourraient par ailleurs nécessiter le prolongement du mandat du président Mansour Hadi.

Ce dernier a été élu en février 2012 pour une période intérimaire de deux ans à l'issue de laquelle des élections générales doivent être tenues sur la base d'une nouvelle Constitution.

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Centrafrique: Engrenage de violence en Centrafrique... Feu vert de l'ONU pour une opération militaire

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Le Conseil de sécurité de l'ONU a donné jeudi mandat aux forces françaises pour intervenir en République centrafricaine (RCA) afin de rétablir la sécurité, en appui à une force panafricaine.

Ce vote intervient alors que des violences meurtrières ont éclaté à Bangui, sous couvre-feu, et que 250 soldats français se sont déployés dans la capitale.

Le texte, adopté à l'unanimité des 15 pays membres du Conseil sur proposition de la France -- ancienne puissance coloniale -- autorise les soldats français en RCA à "prendre toutes les mesures nécessaires pour soutenir la Misca (force africaine en RCA) dans l'accomplissement de son mandat".

La Misca pourra se déployer "pour une période de douze mois", avec une clause de révision à six mois, avec pour mission de "protéger les civils, rétablir l'ordre et la sécurité, stabiliser le pays" et faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire.

La Centrafrique est en proie aux violences depuis le renversement, le 24 mars dernier, du régime de François Bozizé par Michel Djotodia, chef de la coalition rebelle Séléka, devenu depuis président. Les exactions à répétition de l’ex-rébellion Séléka ont rapidement généré des tensions, poussant les opposants à former des "groupes d’autodéfense" (appelés "anti-balaka") pour s’en prendre aux musulmans.



La résolution envisage la transformation éventuelle de la Misca en force de maintien de la paix de l'ONU quand les conditions le permettront, c'est-à-dire dans plusieurs mois, et à condition que le Conseil donne à nouveau son feu vert.

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon doit préparer un rapport à ce sujet dans les trois mois. Selon un précédent rapport de M. Ban, une telle opération devrait mobiliser entre 6.000 et 9.000 Casques bleus pour être efficace.

La résolution prévoit aussi une commission d'enquête sur les droits de l'homme et un embargo sur les armes à destination de la RCA pendant un an.

Le Conseil brandit enfin la menace de sanctions ciblées (essentiellement le gel d'avoirs et une interdiction de voyager) contre les responsables d'exactions, ceux qui tenteraient de violer l'embargo ou de bloquer la transition politique en RCA, ou encore de piller les ressources naturelles du pays.

Près de 80 cadavres portant des marques de blessures à l'arme blanche et par balles gisaient jeudi dans une mosquée de Bangui et au bord de rues de la ville après les violences de la matinée, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Des tirs à l'arme automatique jeudi matin à Bangui ont fait "plusieurs morts et des blessés", a déclaré à l'AFP le chef de la mission de Médecins sans frontières (MSF) en Centrafrique, Sylvain Groulx.

Les forces françaises déployées avant le feu vert de l'ONU

"Environ 250 soldats français se sont déployés dans Bangui à la suite des incidents de la nuit", a indiqué jeudi le porte-parole de l'état-major des armées françaises à l'AFP. "Vers 3 heures, il y a eu des accrochages entre des ex-Séléka et des éléments armés non identifiés à cette heure (...), les forces françaises ont dû réagir" et une partie des effectifs de l'opération Biouali "s'est déployée dans Bangui" a déclaré le porte-parole lors du point de presse hebdomadaire de la Défense.

Par ailleurs le président Michel Djotodia, a annoncé un couvre-feu dans les rues de la capitale Bangui entre 18h et 6h. Dans une allocution télévisée, il a appelé la population "à garder son calme ajoutant que "l'armée française est une amie de la Centrafrique".

Ci-dessous, la chronologie des événements qui ont mené la Centrafrique au chaos. Cliquez sur les flèches de gauche et de droite pour faire défiler le diaporama ou faites glisser la frise. Utilisez les signes + et - pour zoomer ou dézoomer dans la timeline.



(Source: AFP et France 24)

Les "Juifs d'Egypte" sur les écrans

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C'est une histoire égyptienne, contemporaine et méconnue. Une histoire anachronique pour les uns, prémonitoire pour les autres. Une histoire incompréhensible pour beaucoup car personne n'a pris la peine d'en parler: ni ceux qui sont partis, ni ceux qui sont restés. C'est l'histoire des juifs d'Egypte, magnifiquement racontée par le réalisateur égyptien Amir Ramsis dans son documentaire du même nom, et qui sort pour la première fois sur les écrans français.

Ce film est paru en Egypte en mars 2013, suite à une bataille juridique contre la censure. Celle-ci craignait que le mot "juif" dans le titre du film soit entendu comme "sioniste" et entraîne des manifestations ou des émeutes.

Pourtant, parmi les nombreux mérites de ce film, c'est bien la finesse et la sensibilité du propos qui le caractérisent le mieux. Nul amalgame ici: chaque personnage raconte son rapport affectif, politique, historique à ce pays qui l'a vu naître - et souvent ses parents et grands-parents. Le documentaire adopte une forme classique: un double récit entre les souvenirs et la mémoire de Juifs égyptiens et la perspective historique apportée par des historiens et des sociologues. Cet équilibre entre la rigueur historique d'une part et la richesse et l'émotion des témoignages d'autre part confère au documentaire sa cohérence et son sel. Les témoignages sont très majoritairement nostalgiques d'une époque radieuse. C'est ce qui surprendra certainement le spectateur français. Regarder cette histoire, pas si lointaine pourtant, avec des yeux contemporains serait une erreur. Ce sont les protagonistes du film qui en parlent le mieux - souvent en dialecte égyptien, d'ailleurs, malgré le manque de pratique de certains. Cette volonté de vouloir ressusciter les souvenirs au travers de la langue de cette époque est une preuve irréfutable de nostalgie.

"Tu seras obligé d'abandonner ce qui te sera le plus cher, c'est la première flèche que lance l'arc de l'exil. Tu apprendras combien le pain de l'étranger est amer et combien il est dur de monter et de descendre l'escalier d'autrui", écrit Dante.


Le sujet est sensible. Il touche à l'intime de chacun: l'identité, l'appartenance, la nation, la religion, le rapport à la terre qui l'a vu naître et qui l'a laissé partir. La salle "Les 3 Luxembourg" à Paris était bondée. De nombreuses personnes sont restées debout. Les rires et les soupirs étaient partagés. Les larmes aussi.

Une spectatrice égyptienne, Sally El Sawah, qui a assisté à la projection, parle de "douleur de se voir brutalement amputé un de ses organes" et de "gâchis de perdre une part de soi! Quel dommage pas seulement pour ceux qui ont été obligés de partir mais aussi pour ceux (les non juifs) qui sont restés. Quel dommage..." Des années 1930 à 1956, chaque secousse historique a vu le nombre des juifs d'Egypte diminuer. Les raisons des différentes vagues de départs sont évoquées: Sionisme, Shoah, bref... le sens de l'Histoire auquel il a été difficile de faire face.

Parler de cette somme de parcours individuels qui devaient rester individuels, mais que l'Histoire a transformé en destin commun, était nécessaire et salutaire. Il n'est pas concevable d'effacer d'un trait d'oubli les vies de centaines de milliers de personnes, et des siècles d'existence commune. Hier, les spectateurs des " Luxembourgs" ont donné raison à Faulkner : "Le passé n'est jamais mort. Il n'est même pas passé."

Une projection supplémentaire aura lieu le samedi 07/12/2013 à l'Iremmo


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Tunisie: Il y a 61 ans, Farhat Hached a été assassiné

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Il y a 61 ans, on a assassiné Farhat Hached. Militant politique, fondateur de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), les Tunisiens gardent en mémoire une figure emblématique du syndicalisme et un héros du mouvement national pour l'indépendance.

Un leader syndical et politique

Fils de marin, originaire de l'île de Kerkennah, employé dans une société de transport à 26 ans, il prend l'initiative en 1944, avec d'autres syndicalistes, de fonder un syndicat tunisien autonome. Il commence par "l’Union des syndicats libres du Sud" à Sfax avant de créer en 1945 l'Union des syndicats indépendants du Nord, à Tunis .

De cette fusion est née l’Union générale tunisienne du travail, lors du congrès du 20 janvier 1946. À 32 ans seulement, il est élu à l'unanimité premier secrétaire général de la nouvelle centrale.

Dès le départ, il place le nationalisme au cœur des revendications de l’UGTT. Les appels à l’indépendance commencent à apparaître lors de la première grève générale décrétée par le syndicat, en août 1947, contre la présence coloniale française. A l’époque, la répression féroce du régime colonial avait fait 26 morts.




De leader syndical, Farhat Hached devient un leader du mouvement de libération nationale. Il s’attèle alors à améliorer les relations de l’UGTT avec les partis politiques tunisiens. En 1951, au cours du quatrième congrès de l’UGTT, il présente le programme économique de la future Tunisie indépendante.

Très vite, Farhat Hached acquiert une grande notoriété sur le plan international, aussi bien en tant que fervent défenseur des droits des travailleurs et également en tant que militant anticolonialiste.

L’assassinat

En janvier 1952, après l’arrestation de plusieurs leaders de l’indépendance, dont Habib Bourguiba, Farhat Hached se retrouve en première ligne et prend la tête du mouvement de libération.

Mais l’activisme du syndicaliste dérange plusieurs groupuscules extrémistes français. La Main Rouge, une milice colonialiste soupçonnée d’être en lien avec les services secrets français, menace de mort le syndicaliste. Il devient alors l'homme à abattre en raison du danger qu'il représente pour les intérêts de la colonisation française en Afrique.

Le 5 décembre 1952, des inconnus ouvrent le feu sur sa voiture sur la route de Radès. Blessé à l’épaule et à la main, il est pris dans une première voiture pour être secouru. Cependant, ses assaillants arrivent dans un deuxième véhicule, et l’achèvent d'une balle dans la tête. Son corps sera retrouvé sur la voie publique, à quelques kilomètres de là.

A l'annonce de sa mort, une série de manifestations et d’émeutes a lieu dans plusieurs villes du pays mais aussi à l’étranger comme en Egypte, au Maroc, en Algérie et en Inde.

La famille de Farhat Hached porte plainte contre la France

Mais l'enquête judiciaire se perd dans des instructions mal menées, sans avoir déterminé avec certitude la responsabilité de l’assassinat. En 1955, une enquête ouverte par le Résident général Hautecloque avait abouti à un simple non-lieu.
Et à l’indépendance, la France rapatrie les archives liées à l’investigation, empêchant ainsi la justice tunisienne d'ouvrir une procédure.

Or, selon les archives remis à la famille de Farhat Hached par le président François Hollande lors de sa visite d’État en Tunisie en juin dernier, un commando était venu spécialement de France pour surveiller le leader syndical.

Aujourd’hui, la famille porte plainte contre la France auprès de la cour européenne des Droits de l’Homme. Les documents prouveraient, selon elle, l'implication de l'Etat français dans l’assassinat du syndicaliste tunisien.

"Ils n'auraient pas pu bouger sauf autorisation de leur Etat, de leur gouvernement", a déclaré le fils du syndicaliste Noureddine Hached, à la radio Mosaïque FM.

61 ans après sa mort, les commémorations se multiplient

A l’occasion de la commémoration du 61ème anniversaire de l’assassinat du fondateur de l’UGTT, la fondation Farhat Hached a officiellement été crée aujourd’hui par son fils Nourredine.

10.000 documents et 10.000 ouvrages seront mis à la disposition du public. La fondation publiera le dossier de l’assassinat du syndicaliste tunisien et s’occupera également de développement personnel à travers la réalisation de programmes régionaux à thématique sociale et économique.

Autre initiative, un musée Farhat Hached pour l'action syndicale sera également construit à La Kasbah de Tunis et ouvrira ses portes en 2014. L'établissement abritera tous les documents relatifs à l'histoire syndicale et au parcours militant du syndicaliste.

Une cérémonie officielle de commémoration a par ailleurs été organisé jeudi matin, en présence des trois présidents, Moncef Marzouki, Mustapha Ben Jaâfar et Ali Laârayedh, à la Kasbah. Une gerbe de fleurs a été déposée au pied du mausolée où repose Farhat Hached.

Le Prix Ibn Khaldoun-Senghor à Mohammed Haddad pour le "Petit traité d'histoire des religions"

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Le sixième Prix Ibn Khaldoun-Senghor en sciences humaines 2013 a été attribué ce jeudi, à Mohamed Haddad pour la traduction, du français vers l'arabe, de l'ouvrage "Petit traité d'histoire des religions" (Plon) de Frédéric Lenoir.

Le jury qui s'était réuni à Tunis les 21 et 22 novembre dernier était présidé par Mustapha El Kabbaj, Ancien Rapporteur de l’Académie royale du Maroc, et composé des Tunisiens, Mohamed Mahjoub et Raja Farhat, l’Égyptienne Tahani Omar, et des Libanais Zahida Darwich et Bassem Baraka.

Ce prix, créé conjointement en 2008 par l'Organisation Arabe pour l'Education, la Culture et les Sciences (ALECSO) et l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), sera remis lundi par Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie et Abdallah Hamad Muhareb, directeur général de l'ALECSO lors d'une cérémonie organisée au siège de l'OIF à Paris.

"Cette brillante traduction respecte tous les critères de fidélité, de compréhension du contenu ainsi que l'élégance du style et la clarté de la langue, qualités qui faciliteront certainement au lecteur arabe l'accès à l'esprit et à la lettre de ce livre", qui traite des contenus de chacune des religions, du point de vue de leurs convictions et traditions législatives et
philosophiques, ont souligné les organisateurs dans un communiqué.

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L'enfer des Kwanlisos, les camps de travail en Corée du Nord

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Ce ne sont pas des Goulags. Ce sont des Kwanlisos. De ces camps de travail en Corée du Nord, on ne sait que ce que quelques rescapés en racontent. Amnesty International a publié aujourd'hui, jeudi 5 décembre, de nouvelles images satellites. Selon l'ONG, ces camps qu'on ne peut voir que d'en haut se seraient encore agrandis.

Avec ses 560 km², le camp numéro 16 est à priori le plus grand du pays. Environ 20,000 personnes y travailleraient, sur une surface équivalente à trois fois la taille de Washington ou de Tunis.


Corée du Nord: Amnesty publie de nouvelles... par BFMTV


De nombreux prisonniers s'y retrouvent sans même avoir fauté. La "culpabilité par association", forme de sanction collective, alimente les camps en main d'oeuvre. Selon un des rescapés, certains y ont passé 20 ou 30 ans pour "un délit ridicule commis par leur grand-père". Mais les Kwanlisos ne s'évertuent à réunir les familles que pour les briser peu à peu.

Les témoignages des rescapés donnent un aperçu des conditions de vie qui y règnent. Des détenus seraient forcés de creuser leur propre tombe avant qu'on ne les abattent d'un coup de marteau dans la nuque. Quant aux femmes violées, elles disparaissent, comme si un malheur devait en amener un autre. Monsieur Lee, ancien responsable dans un des camps, raconte à Amnesty International:

"Après avoir passé une nuit "au service" de hauts responsables, les femmes devaient mourir pour que personne ne découvre ce secret. C’est la même chose pour la plupart des camps de prisonniers politiques".


Kim Young-Soon a également été emprisonnée dans un camp. De par son amitié avec une actrice renommée, elle était au courant de la liaison de cette dernière avec le leader de l'époque Kim Jong-Il. Mais le "dirigeant bien-aimé" était par ailleurs marié et, pour éviter que l'histoire ne s'ébruite, Kim Young-Soon est envoyée au camp de Yodok. Accompagnée de ses parents et de ses quatre enfants. On reste en famille.

Les parents sont morts, un fils s'est noyé, une fille a disparue.

A la commission d'enquête de l'ONU, qui devrait livrer son rapport en 2014, une autre rescapée témoigne:

"C’était la première fois de ma vie que je voyais un nouveau-né, ce qui m’a remplie de joie. Mais soudain, un garde est entré et a ordonné à la jeune maman de noyer son propre bébé dans une bassine d’eau (…) La mère a supplié le garde de l’épargner, mais il ne s’arrêtait pas de la frapper. Elle a pris alors son bébé dans ses bras tremblants et lui a plongé la tête dans l’eau".



Naître et grandir derrière les barbelés

En août 2013, le Monde Diplomatique publiait un reportage sur la rigoureuse et douloureuse "rééducation capitaliste" par laquelle doivent passer les réfugiés Nord-Coréens lors de leur arrivée au Sud. Shin Dong-Hyuk a été de ceux-là. Pour celui qui était né et avait vécu 23 ans dans un camp, le réveil aura été brutal. Evadé il y a sept ans, il a raconté son histoire dans un livre, Rescapé du camp 14. Son premier souvenir: une exécution.

Petit, il trouvait normal qu'une fille de sa classe soit battue à mort par son maître pour avoir dissimulé cinq grains de maïs dans ses poches.

À 13 ans, il sera emprisonné pendant plusieurs mois et torturé pendant dix jours. Les geôliers veulent qu'il dénonce sa mère pour conspiration à l'évasion. Il la dénoncera. Elle et le frère de Shin seront pendus.

On estime aujourd'hui entre 150,000 et 200,000 le nombre de prisonniers des Kwanlisos. Ils survivent en dehors du monde et en dehors de la loi, car les camps ne sont pas soumis au droit national.

Cachés dans un pays lui-même caché au monde, les Kwanlisos s'inscrivent dans la longue liste des camps de travail et de concentration oubliés par l'Histoire. Et pourtant, ils sont visibles sur Google Earth.



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Tunisie: Cinq municipalité adoptent le mécanisme du budget participatif

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Dès janvier prochain, les municipalités de Menzel Bourguiba, La Marsa, Kairouan, Tozeur et Gabès partageront officiellement le pouvoir avec les citoyens de leur ville, selon un communiqué publié jeudi par l'organisation non gouvernementale tunisienne "L'Action Associative", dans le cadre de son programme "Oeil sur le Budget".

"Ce sera la première fois en Tunisie, que les citoyens d’une commune participeront à la prise de décision en concert avec leurs élus municipaux", a indiqué Kouraïch Jaouahdou, président de l'organisation.


Pour ce faire, les municipalités vont accorder aux citoyens un montant et une rubrique d'investissement bien déterminée dans le budget communal de 2015 afin de pouvoir recevoir leurs idées de projets, en s'engageant à exécuter les projets retenus.

Des communes qui rejoignent "le registre des grandes villes émancipées"

Accompagnées et soutenues par les experts de L'Action Associative, les mairies appliqueront progressivement la méthode du budget participatif selon un calendrier d'actions bien déterminées qui s'étalera sur l'ensemble de l'année 2014 en tenant compte du planning habituel du cycle budgétaire des communes.

"Notre conseil municipal a décidé de développer la participation citoyenne dans le processus de prise de décision de manière réelle et tangible" a déclaré M. Néji Saidi président de la délégation spéciale de la ville de Tozeur, qui a consacré un budget de cinq cent cinquante mille dinars (550 000 TND) voué à la construction des chaussées et des trottoirs.

"Nous inscrivons ainsi le nom de notre commune dans le registre des grandes villes émancipées ayant adopté le mécanisme du budget participatif" a t-il ajouté.


"La décision que nous avons prise est souveraine et officielle" a précisé M. Karim Kerrit, président de la délégation spéciale de la ville de Gabès, qui a consacré un budget de deux cent mille dinars (200.000 TND) pour recevoir des projets relatifs à l'embellissement de la ville.

"Nous voulons bénéficier des capacités de nos citoyens à proposer des projets intéressants" a-t-il expliqué.


"Le mécanisme du budget participatif se greffe facilement au cycle budgétaire tunisien" a déclaré pour sa part M. Mohamed Larbi Mimouni, président de la délégation spéciale de la ville de Menzel Bourguiba, qui a consacré un budget de 100.000 dinars pour des projets relatifs à l'embellissement de la ville. "Il suffit d'une véritable volonté d'inclure le citoyen dans le processus de prise de décisions, pour pouvoir aboutir à un instrument de coopération efficace" a t-il soutenu.

Selon Mohamed Riahi, président de la délégation spéciale de la vile de La Marsa qui a consacré un budget de 550.000 dinars dédié à des projets relatifs à l’éclairage, "il est clair que le Budget participatif représente un mécanisme concret pour mettre notre commune sur la voie de la bonne gouvernance locale".

"Le budget participatif est un excellent instrument qui s’adapte parfaitement à la phase de notre transition vers la démocratie", a-t-il ajouté.


Ces cinq communes font désormais partie d’un réseau de 2700 communes dans le monde qui ont adopté le mécanisme certifié du Budget Participatif, telles que les villes de New York, Montréal , Londres, Porto Alegre , Seville, Amman, ou encore la ville indienne de Pune.

Tunisie: La France appelle à faire preuve "d'esprit de responsabilité" pour la reprise du dialogue national

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Dans un communiqué publié ce jeudi 5 décembre relatif à la situation politique en Tunisie, le ministère des Affaires étrangères français a appelé à la "reprise rapide du dialogue national", à travers "la mise en œuvre de l’ensemble de la feuille de route".

LIRE: Crise politique en Tunisie: Pourquoi la feuille de route du quartet est utopique?


Tout en réaffirmant son soutien à la médiation engagée par le quartet, le Quai d'Orsay espère qu'un consensus autour du futur gouvernement soit atteint et que "l’ensemble des parties fasse preuve d’esprit de responsabilité afin d’y parvenir"

Le diplomatie française forme également le vœu que la transition démocratique tunisienne, dont elle mesure la portée symbolique, soit "mené rapidement à son terme, par la finalisation du projet de Constitution et l’organisation prochaine des élections législatives et présidentielles.".

Lancé le 25 octobre dernier, le dialogue national avait été suspendu le 4 novembre en l'absence de consensus autour de la personnalité chargée de mener la prochaine période transitoire.

Houcine Abassi, secrétaire général de l'UGTT et porte-parole du dialogue national, a indiqué mercredi 4 décembre que l'annonce concernant le dialogue national avait été une nouvelle fois reportée au samedi 14 décembre à midi.

LIRE:

Le documentaire égyptien "The Square" dans la course aux Oscars 2014

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La liste des documentaires présélectionnés par l'Académie des Arts et des Sciences du Cinéma pour la cérémonie des Oscars 2014 vient d’être annoncée. Cette liste sera raccourcie le 16 janvier 2014 à cinq documentaires nominés pour la 86ème cérémonie des Oscars, qui aura lieu le 2 mars 2014.

Parmi les présélections figure "The Square" (Al Midan), un film qui revient sur deux années de révolutions égyptiennes sur la place Tahrir (au Caire).

La cinéaste Jehane Noujaim entraine les spectateurs dans un tourbillon émotionnel et historique, des premières manifestations contre le président Hosni Moubarak en janvier 2011 à la chute du président élu Mohamed Morsi en juillet 2013.

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Présenté en ouverture de l’édition 2013 des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), et primé aux festivals de Toronto (prix du meilleur documentaire) et de Sundance 2013 (Prix du public), le long-métrage donne la parole à un éventail de protagonistes Cairotes hauts en couleurs.

Magdy le Frère musulman, Pierre le chrétien, l'acteur des "Cerfs-volants de Kaboul" Khalid Abdallah, Ramy Essam, l’activiste chanteur, Ahmed l’harangueur des foules… Chacun d’entre eux nous fait revivre les évènements à sa façon, de son point de vue, loin des images des médias diffusées en boucle.

Retour sur cette soif de liberté et ce regain d’espoir qui avaient fait trembler la place Tahrir. Immersion dans les remous d’une société égyptienne qui, pour beaucoup, est revenue à la case départ…

LIRE AUSSI:



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Comment regarder le tirage au sort de la Coupe du Monde de football en direct et en vidéo

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SPORT - Les joueurs de l'équipe algérienne de football et leurs supporteurs connaîtront vendredi 6 décembre aux alentours de 18h les noms des trois équipes qu'ils affronteront en juin prochain en phase de poules de la Coupe du monde au Brésil.

La cérémonie du tirage se déroulera à Costa do Sauipe, complexe touristique de luxe à 70 km de Salvador de Bahia. Elle débutera à 17h00 (13h heure locale) par un show qui laissera place au tirage 45 minutes plus tard.

Le tirage au sort sera retransmis par nos collègues du HuffPost France en direct (et en vidéo) dès 17h. Vous pourrez également le regarder sur la chaîne TMC, sur les chaîne d'info en continu,et sur le site de la Fifa.

Pour rappel, la Fifa a décidé cette année d'un tirage préalable pour sortir du pot 4 une des neuf équipes européennes non têtes de série, dont la France, et l'envoyer dans le pot 2.


LIRE AUSSI: Football: L'Algérie ira à la Coupe du Monde


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Nelson Mandela: L'ami des Arabes, de la Palestine à l'Algérie, en passant par la Tunisie et la Libye

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Avec la mort de Nelson Mandela, c’est une icône universelle qui s’éteint. Les hommages se multiplient dans le monde entier. En Tunisie, le Président Marzouki décrète un jour de deuil national. L’Algérie a décidé la mise en berne des drapeaux pendant huit jours. En Palestine, sa disparition est reçue avec une grande émotion.

Un soutien au peuple palestinien

Jeudi soir, à l’annonce de la mort de Nelson Mandela, le Président palestinien Mahmoud Abbas a salué “un symbole de la libération du colonialisme et de l'occupation pour tous les peuples aspirant à la liberté".

"C'est une grande perte pour tous les peuples du monde et pour la Palestine", a affirmé M. Abbas qualifiant Mandela comme le "plus courageux et plus important des hommes qui nous ont soutenus". "Nous ne l'oublierons pas et le peuple palestinien n'oubliera pas ses paroles historiques", a-t-il souligné dans une déclaration citée par l’AFP.

Nelson Mandela a souvent évoqué la similitude entre la lutte des Palestiniens dans les territoires occupés, et celle des Noirs en Afrique du Sud. "Nous avons connu, nous aussi, des jours terribles, le sacrifice de camarades, et de fortes frustrations", a-t-il déclaré devant le Conseil Législatif Palestinien (Parlement) à Gaza en 1999. Mais il y a aussi cette phrase, devenue culte, prononcée à l’occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien.

“Nous savons trop bien que notre liberté n’est pas complète sans la liberté des Palestiniens”


En 2004, après le décès de Yasser Arafat, Mandela a rendu hommage à “ l'un des plus remarquables combattants de la liberté de cette génération”.




Un lien particulier avec l’Algérie

Les drapeaux seront en berne en Algérie pendant huit jours à partir de vendredi.

“Adieu Mandela: L’Algérie perd plus qu’un ami” titre ce matin le quotidien El Watan. Le Sud-africain avait en effet un lien particulier avec l’Algérie.

“C’est en Algérie que “Madiba” (surnom qu’il tient de sa tribu d’origine, ndlr) reçoit sa première formation militaire en 1961 aux côtés de l’ALN, il est dirigé par le général Mohammed Lamari. La collaboration entre Mandela et Lamari devient une collaboration entre l’ANC ( Congrès national africain, ndlr) et l’Algérie nouvellement indépendante. En effet, le premier Président algérien, Ahmed Ben Bella va offrir son aide logistique et financière à la lutte sud-africaine. Raison qui amène de nombreux soldats sud-africains à se former auprès de l’armée algérienne.” rappelle le quotidien.

L’ANC ouvre même un bureau d’informations en Algérie “qui a vu le passage, à sa tête, de grandes personnalités du mouvement”, précise l’agence algérienne APS. “Le soutien de l’Algérie s’était également exprimé, au moment de sa présidence de l’assemblée générale de l’ONU en 1974, par le geste historique qui a consisté à expulser de la salle le représentant du régime de l’apartheid.”

En 1990, Neslon Mandela qui venait d’être libéré après 27 années de prison, se rend à Alger en signe de reconnaissance à son soutien.

Moncef Marzouki, libéré de prison “grâce à Mandela”

Suite au décès de Mandela, le Président de la République tunisien a décrété samedi 7 décembre jour de deuil national. Moncef Marzouki voue une admiration particulière pour Madiba, qui figure parmi les personnalités qui l’ont marquées “en raison de son combat, mais aussi de son incroyable capacité à par donner à ses ennemis et à transcender la haine” écrit-il dans son ouvrage “L’invention d’une démocratie” (Éd. La Découverte, 2013). Le Président tunisien a toujours soutenu que c’est grâce à Mandela qu’il a été libéré de prison en 1994.

“Je l'avais rencontré au début des années 1990 à Oslo, lors d'un colloque organisé par Elie Wiesel, le prix Nobel de la paix, pour débattre d'une question fondamentale: “Pourquoi nous détestons-nous ?”Je me suis rendu à cette conférence, où j'ai eu le choc de découvrir que mon voisin de table était... Nelson Mandela ! C'était simplement la logique du placement alphabétique: Mandela, Marzouki... Nous avons longuement discuté et il a accepté de me donner une lettre à lire en son nom à une conférence que je préparais alors sur les droits de l'enfant africain. Une très belle lettre, que j'ai depuis toujours gardée avec moi.

En 1994, alors que j'étais emprisonné, Mandela est venu en visite officielle en Tunisie. Mes camarades l'ont immédiatement alerté et il est intervenu auprès de Ben Ali.” raconte-t-il dans son livre.


Mandela et Kadhafi: Une relation critiquée

Pour l’avoir soutenu dans les années de l'apartheid, Mandela a toujours gardé de bonnes relations avec l’ancien président libyen Mouammar Kadhafi, et plaidé pour la levée de l’embargo aérien imposé contre la Libye à partir de 1992. Sa visite au colonnel en 1997 a été jugée "malvenue" par les États-Unis. "Aucun Etat ne peut s'arroger le rôle de gendarme du monde, et aucun Etat ne peut dicter aux autres ce qu'ils doivent faire", avait alors déclaré Mandela.



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Le monde du sport rend hommage à Nelson Mandela

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"Le rugby, comme le football, le cricket et les autres sports collectifs, a vraiment le pouvoir de guérir les blessures". Cette phrase est signée Nelson Mandela. L'ancien Président sud-africain, pourfendeur de l'Apartheid, était également un homme des sports. Autant un sportif au sens propre qu'un fan des sports, collectifs bien sûr mais également individuel, lui qui écrivait sur la boxe: "Sur le ring, le rang, l'âge, la couleur de peau ou la richesse n'ont plus cours".

Les nombreuses réactions des personnalités du sports sont donc peu surprenantes.

En 2010, la Coupe du Monde de football a lieu en Afrique du Sud. Mandela en était un des grands artisans. Déjà en 2000, il affirmait:

"Le sport a le pouvoir de changer le monde. Le pouvoir d'inspirer, le pouvoir d'unir les gens comme personne. Le sport peut réveiller l'espoir quand il n'y a pourtant que désespoir tout autour."


Espérait-il pour 2010 un remake du miracle de 1995? Les rugbymen sudafricains remportaient alors la Coupe du Monde en déjouant tous les pronostics. Comme l'a raconté le film de Clint Eastwood bien plus tard, Madiba voyait en cet évènement sportif l'opportunité d'entamer la réconciliation. Lui, le premier président noir de l'Afrique du Sud, supportait avec ardeur une équipe de rugby traditionnellement aimée par les les citoyens blancs.

Dans cette scène, Nelson Mandela met cet état d'esprit en exergue alors qu'un comité sportif s'apprête à changer le nom et les couleurs des Springboks.



Mandela vivait lui-même selon l'expression "un esprit sain dans un corps sain". Emprisonné à Robben Island, il s'éveillait "chaque jour avant l'aube pour d'interminables exercices solitaires destinés à durcir les muscles et oxygéner son esprit", rappelle le Monde.

L'exercice qu'il affectionnait le plus? La course à pied (Cross Country en anglais).

"Courir me donna d'excellentes leçons. (…) En cross, l'entraînement comptait plus que les capacités naturelles. Avec de l'application et de la discipline, je pouvais compenser un manque d'aptitudes physiques."




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Nelson Mandela : Rolihlahla, pour transfigurer le monde

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NELSON MANDELA - Ses cheveux en grains de poivre. Ses mains à la peau glabre et satinée, tendue, aux doigts replets. Ses poings fermés et pourtant doux comme deux amphores d'huile sacrée moulées de terre glaise pétrie et polie. La terre de Qunu. Ce balancement d'une jambe vers l'autre, ce sourire tendre et ces paupières pudiques, ces poings parant le plexus, non pour se protéger comme un boxeur, mais pour rythmer cette danse de la sérénité. La nation arc-en-ciel est proclamée, les résultats des premières élections libres, que certains appellent multiraciales, sont sans appel. C'est la première fois que je foule le sol sud-africain. Mais c'est déjà la deuxième fois que je rencontre Nelson Mandela.

Je m'étais blottie contre lui à Paris, en un lieu pourtant solennel, au ministère des Affaires étrangères. Sous le ciel d'un bleu austral, sous cette lumière à la fois vive et cordiale, il danse. Je suis fascinée. Figée comme un colibri ébloui par un alpinia fredonnant. Je le reverrai plusieurs fois. Et chaque fois, je cèderai au magnétisme.

Mais dès la première fois, ce pays inconnu m'est familier. Par la grâce de ses incomparables auteurs, de littérature, d'arts, de musique, de toutes expressions qui font la langue commune des hommes, sous toutes les latitudes où l'on refuse l'oppression, l'exclusion, la violence, l'aliénation, l'arbitraire. Et voilà la Terre, toute étonnée de se voir et se savoir assez ronde pour se mirer dans ce rêve grandiose d'une fraternité en actes, rêve si prompt à se dérober.

Voilà pourquoi Madiba est à nous tous. Voilà pourquoi quatre générations se sont emparées de ce sourire d'aurore, de cette voix pulmonneuse, de cette démarche qui s'assure à chaque pas que le sol ne se détourne pas. Voilà pourquoi nous n'avons pas le droit, même si nos esprits sont en lambeaux et nos âmes éperdues, même si l'horizon joue à s'esquiver, même si le monde est désorienté, nous n'avons pas le droit d'en faire une icône. De le désincarner. De le poncer, le lisser.

Tant d'élégance dans la fermeté, tant de douceur dans l'exigence, tant de constance et de clairvoyance, tant d'intelligence des moments et des lieux, déjà au temps des querelles fratricides, tant d'aptitudes à saisir en totalité cette humanité asynchrone, appellent au moins notre fidélité et la précision de nos mémoires: Madiba est un rebelle, généreux et résolu, courtois et buté, cultivant l'ambition d'entendre à la fois la voix intérieure qui dit le chemin de l'intégrité et le chant du monde sous le vacarme des égoïsmes, des insatiables voracités, des fureurs mégalomaniaques, des embardées de bons sentiments.

Je pleure, je ris, je frémis, je scande en écoutant Amandla! Miles Davis cherche, poursuit, aspire de sa trompette le saxophone de Kenny Garrett, Marcus Miller flatte vigoureusement sa basse, Joe Sample extorque à son piano des notes sans vacillation, et Bashiri Johnson percute, percute.
J'ai envie de me réconforter moi-même, de me consoler. Et je me dis, quoiqu'il arrive, le monde qui a donné naissance à Rolihlahla "celui qui vient poser des problèmes" et n'a pu l'empêcher de devenir Madiba, malgré, malgré tant et tout, ce monde ne sombrera plus jamais dans l'ignoble et l'horreur. Mais je sais qu'en ce moment même, je me mens. Alors, désemparée, avec Pablo Neruda je cède:

"Si je pouvais pleurer de peur dans une maison abandonnée
Si je pouvais m'arracher les yeux et les manger
Je le ferais pour ta voix d'oranger endeuillé
Et pour ta poésie qui jaillit en criant
Parce que pour toi poussent les écoles
Et les hérissons s'envolent vers le ciel"

Repose en paix, Madiba. Nos cœurs, ton linceul.

Rapport de Human Rights Watch: Les conditions de garde à vue, toujours problématiques en Tunisie

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Plus de deux ans après la chute de Ben Ali, l’impunité dont jouissent les policiers semble persister. Dans un rapport publié jeudi, l’ONG Human Right Watch (HRW) dénonce les conditions de mise en garde à vue en Tunisie.

HRW a effectué des visites de terrain dans quatre centres de détention provisoire a travers le pays afin d’examiner le traitement des détenus depuis leur arrestation jusqu’à la comparution devant le juge.

Le rapport n’est pas glorieux. Human Rights Watch relate des incidents où des agents chargés de l'application de la loi ont maltraité des détenus, lors de leur arrestation.

L’organisation parle même de "failles dangereuses dans les lois tunisiennes et dans la politique appliquée dans les centres de détention, de mauvaises conditions de détention, de violations des droits des détenus, et de plusieurs cas de mauvais traitement lors de la détention et de l’interrogatoire".

"Les failles juridiques qui ont conduit à la maltraitance généralisée des détenus ont survécu à la chute de Ben Ali", affirme Eric Goldstein, directeur adjoint de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord à Human Rights Watch dans un communiqué.




Que dit la loi ?

La police est autorisée à détenir les personnes qu’elle arrête jusqu’à 6 jours avant de les libérer ou de les transférer dans des prisons. Selon la loi tunisienne, les individus mis en détention tout au long de cette période n’ont pas droit à un avocat ou toute assistance juridique.

"Human Rights Watch a relevé que 10 parmi les 70 détenus rencontrés ont passé plus que 6 jours en détention provisoire… et les raisons données par les responsables étaient contradictoires", indique le rapport.

Quelles sont les conditions d’un placement en garde à vue? Un constat accablant

S’appuyant sur des entretiens avec le personnel et 70 détenus, l’ONG rapporte les conditions observées: des cellules sombres, une saleté parfois repoussante et des détenus sous-alimentés, n’ayant ni produits d'hygiène ou accès à une douche.

"Dans certains centres, les détenus n'ont pas accès directement à l'eau courante, et doivent demander aux gardiens à chaque fois qu'ils veulent ouvrir le robinet. La majorité des détenus ont affirmé qu'ils n'avaient pas vu de médecin et que les agents ne les avaient pas informés de leur droit à en consulter un.", lit-on dans le rapport.

L’organisation pointe le manque d'accès à un avocat pendant la garde à vue qui place les suspects dans "un état de vulnérabilité aux mauvais traitements". Certains détenus rencontrés portent des traces de coups, et relatent avoir subi des violences psychologiques, menaces et autres pressions.

"40 sur 70 des prisonniers interviewés ont raconté que les policiers les avaient maltraités au cours de leur arrestation et de leur interrogatoire. Parmi ces divers mauvais traitements figurent des insultes, des humiliations, des menaces de viol, des bousculades, des gifles, des coups de poing, des coups de pied, et des passages à tabac à l'aide de barres et de bâtons", dénonce HRW.

Ce que la Tunisie devrait faire pour améliorer les conditions de la détention préventive

Human Right Watch appelle les autorités tunisiennes à amender les lois régissant la détention préventive et à améliorer les conditions dans les centres de garde à vue.

Pour cela, l’ONG apporte dans son rapport quelques recommandations, parmi lesquelles : la révision du code des procédures pénales afin de réduire la période de détention provisoire, chez la police, à 48heures. Donner droit à la personne à un avocat dès l’arrestation et enfin permettre à l’Instance de lutte contre la torture d’accéder à tous les centres de détention et à rencontrer tous les détenus, sans condition au nom de la sécurité nationale.

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